Une famille française en Norvège . rtiste. Le fiancé, un grand garçon, propriétaire dans leTélémarken, passait une partie du temps à laierme àcauser avec les ouvrières. - Vous viendrez toutes nous voir, disait-il ; il fautque vous connaissiez notre maison. - Mais cest loin, objectait Madeleine. - Quimporte ? Sur arriver tout de même ! - Cela ne te fait rien, Louisa, de quitter tes pa-rentes ? Demanda la fillette. - Je regrette que la ferme de Johans soit si éloi-gnée ; cependant il faut bien sétablir. Louisa était laînée ; les membres de lafamille, encore enfants, suivaient les leçons du

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Une famille française en Norvège . rtiste. Le fiancé, un grand garçon, propriétaire dans leTélémarken, passait une partie du temps à laierme àcauser avec les ouvrières. — Vous viendrez toutes nous voir, disait-il ; il fautque vous connaissiez notre maison. — Mais cest loin, objectait Madeleine. — Quimporte? on arrive tout de même! — Cela ne te fait rien, Louisa, de quitter tes pa-rents? demanda la fillette. — Je regrette que la ferme de Johans soit si éloi-gnée; cependant il faut bien sétablir. Louisa était laînée ; les plus jeunes membres de lafamille, encore enfants, suivaient les leçons du maîtredécole, qui résidait justement chez les Haral en cemoment. Cétait un vieillard à barbe blanche, vêtupauvrement, mais avec propreté. Très patient et trèsdoux, il soccupait assidûment de ses élèves quiparaissaient laffectionner. On le traitait dailleurs avec le respect quinspirele savoir en Norwège. Il avait la première place àtable, où on le servait le premier. Il eût été difficile. Léglise était située à une grande distance (pnge 189) UNE FAMILLE FRANÇAISE EN NORWÈGB 187 aux enfants de se permettre la moindre raillerie, lors-que les parents témoignaient tant de déférence. Le soir à la veillée, il racontait volontiers des his-toires et des légendes. Dans ses tournées à travers lepays et ses longs séjours dans les fermes, il avaitrecueilli de la bouche des anciens toute une moissonde contes tragiques et un peu nuageux, comme on lesaime dans les pays du nord. Il faisait aussi des poésies. En secret il préparaitune longue pièce de vers pour les noces. Ce vieillard plaisait beaucoup à Lénette. Elle étaittoujours la première le soir à lui demander une his-toire. Cependant on approchait du 5 novembre. Lavant veille de ce jour les invités, parmi lesquelsBerthe, Pierre et Anders, commencèrent à arriver. La ferme était entourée de traîneaux, les écuriespleines de chevaux. On sempilait du mieux que lon pouv

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